« Centres sociaux, maisons de quartiers, foyers d’hébergement, … autant de lieux du vivre-ensemble mis en péril par le confinement généralisé de la population. Les professionnels qui y travaillent s’engagent aujourd’hui en faveur des personnes en situation de vulnérabilité. Formés aux pratiques de l’éducation populaire, ces animateurs socio-culturels suivent des parcours diplômant qui les sensibilisent aux thématiques sociétales actuelles.

Le GRETA M2S, organisme de formation des adultes de l’éducation nationale, a tenu à associer Fumigène à ses équipes. Sous la coordination de Yazid Sayoud, responsable de formation et militant, notre magazine participe donc depuis plusieurs mois aux parcours de ces stagiaires. 

Autour d’un projet collectif d’envergure, nous avons mené des ateliers d’éducation populaire aux médias. Objectif : Partager nos expériences et compétences avec ces futur.e.s responsables de structures pour les aider à faire face aux enjeux de l’information et accompagner les publics qu’ils côtoient. 

Tout au long de la semaine, Kader, Aminata, Estelle, Victoria, Greg, … et les autres partageront avec vous leurs récits du confinement. Un énorme big up à ces engagé.e.s de la première ligne qui consacrent leurs quotidiens aux habitants et habitantes des quartiers populaires ! »

Encore nous. Mes dix doigts ne seront pas suffisant pour recenser les innombrables bavures policières que nous, jeunes de quartiers populaires subissons; Et malheureusement, ces actes ne tendent pas à diminuer. Bien au contraire. La France, terre d’accueil pour certains mais terre d’horreur pour les descendants d’immigrés qui subissent plusieurs formes de discrimination : contrôle au faciès, insultes racistes, bavures policières et j’en passe… Depuis toujours, cette même France prône les trois mots de notre devise  : « LIBERTE – EGALITE – FRATERNITE . Force est de constater que les libertés des habitants des quartiers sont limités, au même titre que l’égalité des chances dans la société. 

D’autre part, ces actes ignobles ont révélé au grand jour le système judiciaire à deux vitesses. Lorsque ce sont des jeunes qui en pâtissent, la justice se range du côté de l’autorité publique, elle va chercher à faire disparaître des preuves accablantes (je pense par exemple à l’affaire Babacar GUEYE), refuser des reconstitutions (affaire Adama TRAORÉ).

De manière générale, on peut dire qu’elle sera une entrave à son propre système… Paradoxal non ?

Cela fait des années que les populations opprimées dénoncent avec ténacité ce qui se passe dans les quartiers populaires. Leurs détracteurs, qui vivent bien loin de ces territoires ont pris l’habitude de blâmer les jeunes, d’expliquer voire de justificer ces bavures par des éléments contextuels. C’est à croire que pour nous, les habitants de quartiers, les droits de l’homme importent peu.

Plus factuellement, ces derniers jours les bavures policières sont « justifiées » par le confinement imposé par le gouvernement. Plusieurs vidéos montrent les policiers faire un usage disproportionné de la force face à des individus qui ne présentent aucun danger…

Encore une fois dans les quartiers populaires.

La société française pousse les habitants de quartiers populaires à vivre reclus dans leurs quartiers, ce qui mène à un sentiment d’exclusion. Ce témoignage relate ma pensée concernant ce que nous vivons, ce que j’ai vécu, concernant les bavures policières dont nous sommes victimes, nous jeunes, nous habitants et habitantes de quartiers, nous les populations opprimées. Dire que nous nous victimisons , c’est nier l’évidence, une évidence qui nous frappe pourtant de plein fouet. Nous ne sommes pas tous égaux dans cette société française.

 

Méryl. 

 

 

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