Lyrics – Enzo Maubert / LABO 148
Baptiste Cogitore ne passe pas inaperçu sous la verrière : grand (très grand), petites lunettes rondes et pull beige, ce journaliste originaire d’Alsace prendra ses quartiers fin novembre à Roubaix. Le Médialab de La Condition Publique était l’occasion pour lui de faire les présentations.
Baptiste Cogitore est déjà un journaliste aguerri : diplômé du Centre universitaire d’enseignement du journalisme à Strasbourg (CUEJ), pigiste pour France 3 ou Arte, sa curiosité sans limites l’a emmené jusque dans les pays de l’Est à la découverte des anciennes villes communistes. Aujourd’hui, il part pour quatre mois à Roubaix, sa nouvelle mission : journaliste en résidence.
Invité par la ville de Roubaix et la DRAC ( Direction régionale des affaires culturelles), il s’enthousiasme déjà à l’idée de monter des projets avec des jeunes. En effet, pour ce nouveau poste, le journaliste tentera de les initier au monde des médias, de rétablir le dialogue entre les jeunes et l’information. Très motivé, il envisage de mener des ateliers dans les collèges et lycées en lien avec les équipes pédagogiques. Il souhaite notamment encourager ces jeunes, consommateurs d’informations en continu, à mieux interpréter et comprendre ce qu’ils entendent. Pour cela, rien de tel que de créer un média basé sur leur propre expérience. L’objectif ? Leur proposer de « faire l’info autrement », une info qui leur ressemble et vis-à-vis de laquelle ils se sentent légitimes.
Avec un optimiste à toute épreuve, Baptiste Cogitore aimerait ainsi faire travailler les élèves sur la réalisation de journaux télévisés ou de magazines en mêlant démarches journalistique et pédagogique pour, peut-être, faire évoluer leur connaissance des médias. « J’aimerais vraiment laisser derrière moi des outils et des médias qui puissent continuer à tourner et vivre sans ma présence ».
Roubaix est une ville parfois stigmatisée dans les médias, et le jeune journaliste insiste pourtant sur le fait de vouloir « déconstruire tous les stéréotypes habituels » et d’aller « au-delà des sondages ». Il s’inspirera probablement du passé industriel de la région pour travailler sur la « mémoire collective » avec les élèves. Journaliste mais aussi simple citoyen, il prendra avant tout plaisir à travailler avec eux sur l’éducation aux médias. Son prédécesseur en résidence à Roubaix, Lucas Roxo, lui a fait part de son expérience et de son travail enrichissant. Peu de doutes, donc, quant à la réussite de ce projet.
